Le régulateur européen des médicaments ordonne la destruction de millions de vaccins J&J

Les lots actuellement bloqués de vaccin anti-covid de Johnson and Johnson (Janssen) ne seront pas délivrés et doivent être détruits, ressort-il vendredi d'un communiqué de l'Agence européenne des Médicaments (EMA). Cette dernière ne mentionne pas leur nombre, mais selon Noël Wathion, le n°2 de l'EMA interrogé par De Tijd, 17 millions de doses en Europe doivent être éliminées, dont 2,4 millions stockées à Beerse (province d'Anvers).

Cette décision est liée à la contamination, sur le site Emergent Biosolutions, un sous-traitent de J&J à Baltimore (Etats-Unis), de substances actives du vaccin J&J par des composantes du vaccin d'AstraZeneca.

Les lots contaminés n'étaient pas destinés au marché européen. Plus même, "sur base des informations disponibles, les lots de vaccin délivrés dans l'UE n'ont pas été affectés par cette contamination croisée", selon l'EMA.

Toutefois, "par mesure de précaution et pour la préservation de la qualité des vaccins", les autorités belges et néerlandaises de contrôle des médicaments, qui sont responsables de la délivrance des lots dans l'UE, ont recommandé de ne pas libérer non plus les lots contenant la substance active fabriquée à l'époque où la contamination s'est produite, explique l'EMA.

L'UE aurait normalement dû recevoir 55 millions de vaccins J&J d'ici la fin du mois, mais ce sera sans doute moins. On ignore encore si cela aura des répercussions sur la campagne de vaccination.

Dans une réaction par communiqué, Johnson and Johnson s'est dit sur la même longueur d'onde que l'EMA. "Nous allons continuer à travailler avec les autorités sanitaires pour l'approbation d'une production supplémentaire de la substance active chez notre sous-traitant Emergent", peut-on lire dans son communiqué. Johnson & Johnson affirme également poursuivre l'augmentation de sa production, notamment sur son site Janssen à Leyde (Pays-Bas). Ce devrait être le cas en juillet, en fonction du feu vert des autorités. 

Selon le New York Times, l'autorité sanitaire américaine (FDA) a de son côté ordonné la destruction de 60 millions de doses du vaccin J&J produites à Baltimore. Dix millions de doses pourraient cependant être délivrées pour les États-Unis ou exportées vers d'autres pays. Aucune décision n'a encore été prise concernant la réouverture du site Emergent Biosolutions, qui est fermé depuis deux mois.

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