Le Luxembourg Institute of Health (LIH) se forge progressivement une réputation dans la recherche européenne

Le Pr Ulf Nehrbass dirige le LIH depuis octobre 2017. Il souhaite centrer les activités de l’institut sur la recherche translationnelle et en attend les premiers résultats tangibles d’ici peu.

Basé au centre de l’Europe, le Luxembourg Institute of Health (LIH) a pour ambition de devenir un fer de lance international de la recherche biomédicale. À l’heure actuelle, environ 400 collaborateurs travaillent au sein de l’institut qui se veut translationnel et centré sur les patients, dont 35% de Français, 17% de Belges et 14% de Luxembourgeois. Le LIH intègre également une biobanque, élément essentiel dans le cadre de ses projets de recherche.

Un réseau numérique de santé
Le paysage des soins de santé de ces dernières années a rapidement évolué pour se diriger résolument vers une ère de santé numérique, où de grandes quantités de données sont utilisées dans le but de mieux comprendre et prévenir les maladies.

C’est dans ce contexte que l’un des projets du LIH est de mettre en place un réseau numérique de santé impliquant des partenaires de la grande région (comme par exemple le DFKI - Deutsches Forschungszentrum für Künstliche Intelligenz - situé à Sarrebruck) dans lequel des notions telles que l’intelligence artificielle ou environnement de données centralisées seront clés. Par environnement de données centralisées, on entend un environnement au sein duquel les données resteront locales mais pourront être analysées à distance, permettant ainsi aux projets de recherche de bénéficier de plus larges échantillons numériques tout en respectant la sécurité des données.

Un support décisionnel pour les médecins
Ce projet sera non seulement le moyen de générer de la valeur pour les patients, mais aussi de créer des supports décisionnels pour les médecins.

C’est notamment important pour les médecins indépendants qui n’ont matériellement pas le temps d’avoir des activités de recherche en plus de leurs consultations. Un tel outil leur permettra de bénéficier des derniers résultats de recherche pour le bénéfice de leurs patients. Un exemple simple serait par exemple d’utiliser cette aide décisionnelle pour conseiller les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde sur le traitement le mieux adapté pour eux (au lieu de procéder par élimination comme il est nécessaire de le faire aujourd’hui).

Le LIH collabore déjà avec tous les hôpitaux du sud du pays, et est en discussion avec le CHEM (Centre Hospitalier Emile Mayrisch). «Nous aimerions également entamer une collaboration avec le Centre Hospitalier du Nord (CHDN) dans le futur, évidemment», précise le Pr Nehrbass.

Des collaborations dans le monde entier
Le LIH compte des collaborations avec des instituts de recherche dans le monde entier. Son expertise et la qualité de sa recherche scientifique, que ce soit dans le domaine de l’oncologie, des maladies inflammatoires ou de la santé de la population, est reconnue au niveau international. Le LIH a notamment occupé la 15e place dans un classement international des instituts de recherche paru dans le Times Higher Education, aux côtés d’instituts tels que le Howard Hudges Medical Institute et le Cold Spring Harbor Laboratory aux Etats-Unis, ou le European Molecular Biology Laboratory (EMBL) en Allemagne. Ce classement souligne l’originalité, la qualité et la compétitivité de la recherche développée par LIH au cours des dernières années.

«Il est important de montrer aux gens que la recherche peut faire la différence»
L’une des principales réalisations du Pr Nehrbass est la création d’un Institut Pasteur en Corée du Sud, à la demande du gouvernement français. Toute une aventure, selon ses dires. Le défi consistait à faire accepter aux Coréens une méthodologie basée sur la recherche translationnelle. De nouveaux médicaments ont ainsi été découverts et l’entreprise a connu un énorme succès, «en partie également parce que nous avons eu de la chance», déclare modestement le Pr Nehrbass. «La question centrale était de savoir comment nous pouvions convertir la recherche de base en un modèle de maladie vivant. C’était ma motivation», explique le Pr Nehrbass. «Il est important de montrer aux gens que la recherche peut faire la différence. Nous avons ainsi découvert un médicament contre la tuberculose, le Q203.»

Le Pr Nehrbass a fait ses armes chez Sanofi et a également travaillé dans la ville allemande de Heidelberg.

Article publié dans le journal Le Spécialiste #149

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