Plus d'un million de citoyens de l'UE ont déjà un certificat Covid

La concrétisation du certificat européen covid "avance bien" sur le plan technique, a affirmé mardi matin face au Parlement européen le commissaire Didier Reynders. Neuf pays ont entre-temps déjà commencé à délivrer de tels certificats, qui devront être reconnus dans les autres Etats membres: la Bulgarie, le Danemark, l'Allemagne, la Grèce, la Croatie, la Pologne, la Lituanie, l'Espagne et la Tchéquie. Et plus d'un million de citoyens de l'UE en ont reçu un, selon le commissaire.

Le 20 mai, négociateurs du Parlement européen et du Conseil (Etats membres), les co-législateurs de l'UE, avaient atteint un accord politique au sujet de ce certificat très attendu en v ue de la saison touristique estivale. Le Parlement européen, réuni en plénière cette semaine à Strasbourg, doit désormais formellement donner son feu vert à cet accord. Les votes auront lieu ce mardi soir, et les résultats annoncés mercredi matin. 

Pour le Parlement, il s'agira entre autres de rappeler quelques revendications qui n'ont pas passé la rampe du côté des Etats membres, comme la gratuité des tests par exemple. Le compromis trouvé encourage les Etats à assurer des "tests abordables" et largement disponibles mais reste donc très vague sur la question. En Belgique, d'ailleurs, on sait qu'il faudra mettre la main au portefeuille pour passer un test PCR ou un test antigénique rapide en vue d'obtenir le certificat, dans le cas où on a eu l'occasion de se faire vacciner contre la Covid-19 mais qu'on a refusé cette protection. 

Le règlement encadrant le certificat entrera en vigueur le 1er juillet. Mais de nombreux Etats membres participeront déjà avant cette date à une phase "test", se connectant à la plateforme européenne permettant de rendre interopérationnels les systèmes nationaux de délivrance de cette preuve (papier ou numérique) de vaccination, de dépistage négatif ou de rétablissement récent du covid-19. La Belgique en fera partie, dans la seconde moitié du mois de juin. 

"Au plus on délivre de certificats covid dans les prochaines semaines, au mieux on pourra éviter les problèmes", a encouragé le commissaire européen Didier Reynders mardi. Ce certificat "rendra la vie plus facile aux citoyens. Il les aidera à se déplacer dans l'UE, que ce soit pour le travail, des raisons familiales ou le loisir". 

Le règlement européen qui va être validé dans les prochains jours définit un format unique. Si un Etat membre n'est pas prêt à délivrer un certificat de ce type au 1er juillet, un délai de six semaines lui est accordé pour s'y adapter. 

Le certificat, limité aux déplacements, vaudra pour tous les États membres de l'UE, ainsi qu'en Islande, au Liechtenstein, en Norvège et en Suisse (pays Schengen associés). 

Un volet important du débat concernait ce que chaque Etat peut exiger du citoyen voyageur, même s'il est porteur du "certificat covid numérique de l'UE". Les parlementaires, échaudés par la grande dissonance dans la gestion des frontières internes en début de pandémie, insistaient sur la nécessité d'une homogénéité: pas question pour eux qu'un pays décide d'exiger une quarantaine ou autre à l'arrivée si un touriste européen prouve qu'il est vacciné. 

Les craintes ne sont pas tout à fait dissipées, car le texte qui sera voté n'exclut pas complètement cette possibilité. Pour le rapporteur du Parlement, le socialiste espagnol Juan Fernando López Aguilar, c'est malgré tout une victoire. "Nous avons surmonté la résistance du Conseil face aux demandes du Parlement, et réussi à cadrer dans la législation européenne ce qui était présenté comme une compétence nationale", affirme-t-il. "Les Etats devront s'abstenir de restrictions additionnelles, sauf s'il y a une base solide pour ce faire, et que c'est nécessaire et proportionné. Et (en cas de restriction additionnelle pour les porteurs de certi ficat, NDLR) ils seront obligés de communiquer cela 48h à l'avance, aux autres Etats, à la Commission et aux citoyens", se félicite-t-il. Le règlement est "un symbole de Schengen et de la liberté de circulation 'back on track'", affirme-t-il. 

La Belge Hilde Vautmans (Open Vld, groupe Renew) accueille positivement le budget prévu (100 millions d'euros) pour l'achat de tests pour les 27, et les garanties en matière de protection des données personnelles: "les données ne pourront pas être stockées de manière centralisée". "Mais espérons que les Etats membres ne feront pas usage de la clause qui permet des restrictions de voyage additionnelles dans des circonstances exceptionnelles. Cela anéantirait complètement l'objectif du certificat". 

Même constat du côté des Verts. L'élue Saskia Bricmont (Ecolo) annonce qu'elle s'abstiendra au moment du vote: "Le texte négocié au niveau européen est bon, l'utilisation de ce certificat reste utile sur le plan de la protection des données, mais il a été dévoyé par les choix opérés par les États membres", dit-elle. "Des pays pourraient introduire des restrictions supplémentaires à la mobilité; la gratuité des tests a été refusée car étant de compétence nationale; en Belgique, le choix d'octroyer deux tests PCR gratuits sauf aux personnes qui auraient refusé le vaccin revient à rendre ce dernie r obligatoire; l'Espagne rouvre ses plages uniquement aux personnes vaccinées. Autant d'éléments qui ont pour effet de réduire l'intérêt de ce certificat".

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